Mardi, démontage du vélo pour le
ranger dans la valise, ça parait simple comme ça : démontage de la potence et
des pédales. Un simple de jeu de puzzle et hop tout rentre dedans.
Arrivée jeudi sur place, j’essaie
de remonter mon vélo avant de partir retiré le dossard. Ca ne devait pas être
compliqué, mais rien ne se passe comme prévu. Je me retrouve avec un jeu de 5mm
entre la fourche et la potence ?! Panique à bord, j’appelle un ami pour
m’aider, au secours, je fais quoi ?! C’est pas grave, tu enlèves la fourche du
cadre, tu reclipses les roulements, remets les entretoises puis la potence.
Ouf, tout s’est remis à sa place…
L’hôtel est dans un quartier de
fêtards, impossible de dormir le jeudi soir.
Vendredi, je pars repérer le
début du parcours vélo. C’est la galère, les pistes cyclables avec des feux
tous les 5m, des vélos partout, c’est stressant. Je vais jusqu’à la mer puis je
reviens. L’après-midi, je pars nager dans le bras de mer. L’eau est pas froide,
mais elle est salée, beurk ! La distance parcourue est indiquée sur chaque
pont, 3800m ça parait énorme. Il est temps d’aller dans l’eau avant de se poser
trop de question, un aller-retour jusqu’au 1er pont. Pas de bonnes sensations,
ça me rassure pas vraiment sur ce qui m’attend…
2eme nuit, on ne dort toujours
pas
Samedi, dépôt des vélos et des
sacs de transition en début d’après-midi. L’avantage c’est qu’on dépose tout
dans l’aire de transition T1 et le sac T2, c’est l’organisation qui le
transportera. Direction l’hôtel pour se reposer
Samedi soir, pas un bruit dans la
rue, c’est super calme. Réveil à 4h, super bien dormie, en forme et envie de
prendre le départ ! Pas de stress, c’est bien la 1ere fois le matin d’une
course, j’y vais avec le seul objectif de finir et vivre une nouvelle
expérience.
Arrivée à 5h30 au parc, c’est
encore calme, le soleil qui commence à se lever. Tout le monde regonfle les
pneus, dépose ses sacs de ravito perso. Je dépose le mien pour le vélo, un
sandwich à mi-parcours qui m’attendra. On se prépare doucement, le parc
commence à grouiller de concurrent partout. Un ami me briefe sur l’échauffement
à sec pour la natation, il faut « faire chauffer tes poumons ».
7h20, on nous appelle pour se
mettre dans le SAS de départ, toujours pas de stress, je suis contente d’être
là et profite de l’ambiance. 7h30, c’est parti ! L’échauffement aura été très
utile, j’ai pas l’impression de mourir dans l’eau, j’arrive à respirer en 3
temps. L’impression de retrouver les mêmes sensations qu’en piscine, les algues
défilent sous mes yeux, tant que j’avance, c’est le principal. Au 500m, je
retrouve un bonnet vert, parti 20min avant moi ! Oula, bon courage. Les 1000m
approchent, je sens que la vague partie après moi va bientôt me rattraper… Je
passe le 2ème pont, 1100m, toujours pas rattrapé, youhou ! Jusque-là le courant
était favorable, on fait demi-tour, et courant défavorable maintenant. La vague
partie après moi va me rattraper peu de temps après, la machine à laver passe,
je bois la tasse à plusieurs reprises, beurk ! Je rattrape de nouveau des
bonnets, des oranges cette fois-ci, parti 10min avant moi, c’est bon pour le
moral ! 3ème et dernier pont, c’est le plus compliqué, c’est étroit pour
passer, je bois de nouveau la tasse… Demi-tour et direction le parc. Il reste
encore 800m, mais dans ma tête je suis déjà sortie de l’eau. Finalement pas vu
le temps passé, pas réussi à prendre de pied mais c’est pas grave, je sors
vivante et c’est le principal. J’ai pris plaisir dans l’eau, je regarde
mon chrono, 1h27, un moral au top, pourtant 4000m affichée à la montre.
Je prends mon sac de transition
et je me change. Je retrouve mon vélo et c’est parti pour une longue balade. Le
départ n’est pas terrible, la route est étroite. Entre les avions de chasse sur
la gauche et les tortues à droite, j’ai du mal à me frayer un chemin. On
m’avait vendu un vent de dos sur le départ et de face sur la fin. Je vais vite
comprendre que ce n’est pas le cas, un méchant vent de côté souffle, j’arrive
pas à tenir mon vélo par moment et me fait déporter…
Pauline |
La partie le long de la
mer va être compliquée ! Cette portion est plate, le paysage est sympa, par
contre je me fais doubler par tout le monde… Tant pis, je me laisse pas
déconcentrer et respecte mes allures. On quitte la mer pour aller dans la
campagne, ça va être une autre histoire, que des toboggans vent de face. Ils
sont trop petits pour prendre de l’élan dans les descentes, toujours obligée de
forcer sur la partie montante. Ca casse les jambes, c’est une horreur, je
surveille le capteur de puissance pour pas me griller. On rejoint une grande
route, toujours des toboggans vent de face mais ils sont plus grands.
3ème
ravitaillement en haut d’un toboggan, une super ambiance. Avec l’effervescence
présente, j’ai oublié de récupérer mon sandwich :’(. Marre de manger des
barres/gels et avoir bu la tasse en natation, avec l’eau salée, ça m’a
complètement desséchée, je passe mon temps à boire… Un bidon tous les 30km.
Encore 20km avant le 2eme tour. On arrive sur copenhague, des zones pavées en
faux plats montant vent de face. Purée, mais il peut pas nous lâcher 2min ce
vent… Direction à gauche pour le 2ème tour. Miracle, le vent à changer de sens,
vent de dos, enfin !! On retrouvera le vent de face sur les toboggans… La
plupart de ceux qui m’ont doublé au début, je les retrouverai sur la 2ème
boucle. Contente d’avoir respectée mes allures (tout fait au capteur de
puissance), il me reste des jambes pour la suite. Vivement T2, j’en peux plus
du vent.
Je laisse mon vélo à un bénévole,
prends mon sac et c’est parti pour le marathon, avec l’espoir qu’on aura pas de
vent ! Je commence à courir et me rend compte que j’ai trop bu à vélo, ahhh il
est où le 1er ravito, faut que je m’arrête… Au moins, je me dis que je ne suis
pas déshydratée. Une boucle de 10km à parcourir 4 fois, des longues lignes
droites, des ponts à passer, des pavés et toujours ce foutu vent. Le 1er tour
ça va. Le 2eme un peu plus dur et à un ravito, un bénévole qui m’arrose, ah non
surtout pas… trop tard, les pieds trempés, alors que je n’avais pas encore
d’ampoules… Le 3ème faut que je m’arrête encore, trop bu… et les ampoules qui
commencent à exploser les unes après les autres. Le 4ème tour dur
psychologiquement, tous les concurrents autour de moi marchent, les bénévoles
commencent à ranger les ravito, et les ampoules qui brulent. Je récupère le
chouchou du 4ème tour, c’est à ce moment que je réalise que je vais terminer,
4km avant de franchir la ligne d’arrivée ! Cette fois, j’ai le droit de prendre
la direction de la ligne d’arrivée, les derniers 100m tout simplement magique,
du monde partout, le speaker qui annonce mon nom, l’émotion de la fin de la
course et la concrétisation des 6 mois de préparation. J’ai du mal à réaliser
que j’ai réussi à finir.
12h35: 1h27 en Natation (3800m) - 5h58' en
Vélo (180km) - 4h56 en CàP (42km).
Miss Pauline "Ironwoman" |
Une journée avec des hauts et des
bas à gérer mais une journée incroyable à l’arrivée ! Je ne l’oublierai pas,
encore sur mon ptit nuage et du mal à réaliser ce qui m’est arrivé. Une
natation mieux que ce que j’avais imaginé, la partie vélo comme je le
souhaitais et la course à pied, je savais que j’allais souffrir.
J’ai re-signé pour l’année prochaine, rendez-vous le 03 juillet à Francfort. Avant cela, je profite et un peu de repos.
Pauline Ricord
J’ai re-signé pour l’année prochaine, rendez-vous le 03 juillet à Francfort. Avant cela, je profite et un peu de repos.
Pauline Ricord
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire