dimanche 23 août 2015

Ironman Cophenhague

Mardi, démontage du vélo pour le ranger dans la valise, ça parait simple comme ça : démontage de la potence et des pédales. Un simple de jeu de puzzle et hop tout rentre dedans.

Arrivée jeudi sur place, j’essaie de remonter mon vélo avant de partir retiré le dossard. Ca ne devait pas être compliqué, mais rien ne se passe comme prévu. Je me retrouve avec un jeu de 5mm entre la fourche et la potence ?! Panique à bord, j’appelle un ami pour m’aider, au secours, je fais quoi ?! C’est pas grave, tu enlèves la fourche du cadre, tu reclipses les roulements, remets les entretoises puis la potence. Ouf, tout s’est remis à sa place…

L’hôtel est dans un quartier de fêtards, impossible de dormir le jeudi soir.

Vendredi, je pars repérer le début du parcours vélo. C’est la galère, les pistes cyclables avec des feux tous les 5m, des vélos partout, c’est stressant. Je vais jusqu’à la mer puis je reviens. L’après-midi, je pars nager dans le bras de mer. L’eau est pas froide, mais elle est salée, beurk ! La distance parcourue est indiquée sur chaque pont, 3800m ça parait énorme. Il est temps d’aller dans l’eau avant de se poser trop de question, un aller-retour jusqu’au 1er pont. Pas de bonnes sensations, ça me rassure pas vraiment sur ce qui m’attend…

2eme nuit, on ne dort toujours pas

Samedi, dépôt des vélos et des sacs de transition en début d’après-midi. L’avantage c’est qu’on dépose tout dans l’aire de transition T1 et le sac T2, c’est l’organisation qui le transportera. Direction l’hôtel pour se reposer

Samedi soir, pas un bruit dans la rue, c’est super calme. Réveil à 4h, super bien dormie, en forme et envie de prendre le départ ! Pas de stress, c’est bien la 1ere fois le matin d’une course, j’y vais avec le seul objectif de finir et vivre une nouvelle expérience.

Arrivée à 5h30 au parc, c’est encore calme, le soleil qui commence à se lever. Tout le monde regonfle les pneus, dépose ses sacs de ravito perso. Je dépose le mien pour le vélo, un sandwich à mi-parcours qui m’attendra. On se prépare doucement, le parc commence à grouiller de concurrent partout. Un ami me briefe sur l’échauffement à sec pour la natation, il faut « faire chauffer tes poumons ».

7h20, on nous appelle pour se mettre dans le SAS de départ, toujours pas de stress, je suis contente d’être là et profite de l’ambiance. 7h30, c’est parti ! L’échauffement aura été très utile, j’ai pas l’impression de mourir dans l’eau, j’arrive à respirer en 3 temps. L’impression de retrouver les mêmes sensations qu’en piscine, les algues défilent sous mes yeux, tant que j’avance, c’est le principal. Au 500m, je retrouve un bonnet vert, parti 20min avant moi ! Oula, bon courage. Les 1000m approchent, je sens que la vague partie après moi va bientôt me rattraper… Je passe le 2ème pont, 1100m, toujours pas rattrapé, youhou ! Jusque-là le courant était favorable, on fait demi-tour, et courant défavorable maintenant. La vague partie après moi va me rattraper peu de temps après, la machine à laver passe, je bois la tasse à plusieurs reprises, beurk ! Je rattrape de nouveau des bonnets, des oranges cette fois-ci, parti 10min avant moi, c’est bon pour le moral ! 3ème et dernier pont, c’est le plus compliqué, c’est étroit pour passer, je bois de nouveau la tasse… Demi-tour et direction le parc. Il reste encore 800m, mais dans ma tête je suis déjà sortie de l’eau. Finalement pas vu le temps passé, pas réussi à prendre de pied mais c’est pas grave, je sors vivante et c’est le principal.  J’ai pris plaisir dans l’eau, je regarde mon chrono, 1h27, un moral au top, pourtant 4000m affichée à la montre.

Je prends mon sac de transition et je me change. Je retrouve mon vélo et c’est parti pour une longue balade. Le départ n’est pas terrible, la route est étroite. Entre les avions de chasse sur la gauche et les tortues à droite, j’ai du mal à me frayer un chemin. On m’avait vendu un vent de dos sur le départ et de face sur la fin. Je vais vite comprendre que ce n’est pas le cas, un méchant vent de côté souffle, j’arrive pas à tenir mon vélo par moment et me fait déporter… 

Pauline
La partie le long de la mer va être compliquée ! Cette portion est plate, le paysage est sympa, par contre je me fais doubler par tout le monde… Tant pis, je me laisse pas déconcentrer et respecte mes allures. On quitte la mer pour aller dans la campagne, ça va être une autre histoire, que des toboggans vent de face. Ils sont trop petits pour prendre de l’élan dans les descentes, toujours obligée de forcer sur la partie montante. Ca casse les jambes, c’est une horreur, je surveille le capteur de puissance pour pas me griller. On rejoint une grande route, toujours des toboggans vent de face mais ils sont plus grands. 

3ème ravitaillement en haut d’un toboggan, une super ambiance. Avec l’effervescence présente, j’ai oublié de récupérer mon sandwich :’(. Marre de manger des barres/gels et avoir bu la tasse en natation, avec l’eau salée, ça m’a complètement desséchée, je passe mon temps à boire… Un bidon tous les 30km. Encore 20km avant le 2eme tour. On arrive sur copenhague, des zones pavées en faux plats montant vent de face. Purée, mais il peut pas nous lâcher 2min ce vent… Direction à gauche pour le 2ème tour. Miracle, le vent à changer de sens, vent de dos, enfin !! On retrouvera le vent de face sur les toboggans… La plupart de ceux qui m’ont doublé au début, je les retrouverai sur la 2ème boucle. Contente d’avoir respectée mes allures (tout fait au capteur de puissance), il me reste des jambes pour la suite. Vivement T2, j’en peux plus du vent.

Je laisse mon vélo à un bénévole, prends mon sac et c’est parti pour le marathon, avec l’espoir qu’on aura pas de vent ! Je commence à courir et me rend compte que j’ai trop bu à vélo, ahhh il est où le 1er ravito, faut que je m’arrête… Au moins, je me dis que je ne suis pas déshydratée. Une boucle de 10km à parcourir 4 fois, des longues lignes droites, des ponts à passer, des pavés et toujours ce foutu vent. Le 1er tour ça va. Le 2eme un peu plus dur et à un ravito, un bénévole qui m’arrose, ah non surtout pas… trop tard, les pieds trempés, alors que je n’avais pas encore d’ampoules… Le 3ème faut que je m’arrête encore, trop bu… et les ampoules qui commencent à exploser les unes après les autres. Le 4ème tour dur psychologiquement, tous les concurrents autour de moi marchent, les bénévoles commencent à ranger les ravito, et les ampoules qui brulent. Je récupère le chouchou du 4ème tour, c’est à ce moment que je réalise que je vais terminer, 4km avant de franchir la ligne d’arrivée ! Cette fois, j’ai le droit de prendre la direction de la ligne d’arrivée, les derniers 100m tout simplement magique, du monde partout, le speaker qui annonce mon nom, l’émotion de la fin de la course et la concrétisation des 6 mois de préparation. J’ai du mal à réaliser que j’ai réussi à finir.

12h35: 1h27 en Natation (3800m) - 5h58' en Vélo (180km) - 4h56 en CàP (42km).

Miss Pauline "Ironwoman"
Une journée avec des hauts et des bas à gérer mais une journée incroyable à l’arrivée ! Je ne l’oublierai pas, encore sur mon ptit nuage et du mal à réaliser ce qui m’est arrivé. Une natation mieux que ce que j’avais imaginé, la partie vélo comme je le souhaitais et la course à pied, je savais que j’allais souffrir.

J’ai re-signé pour l’année prochaine, rendez-vous le 03 juillet à Francfort. Avant cela, je profite et un peu de repos.


Pauline Ricord 

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